lundi 23 avril 2012

Henri Tachan

      Aujourd'hui, j'ai décidé de parler d'un artiste abandonné, tombant dans l'oublie depuis quelques années.. De ranimer la "flaflamme" de ce poète haïssant médias et politique. En effet, peu de personnes eurent l'envie de découvrir les albums du grand artiste qu'est Henri Tachan.Tant pis pour eux!

      "Provocateur" est sans doute le meilleur mot pour parler de cet homme. Pourtant, je dirais que ce qui me plait le plus chez lui, c'est la variété des textes et sujets présents sur chaque albums. Henrichi de vocabulaire, il parvient tout de même à écrire de petites historiettes compréhensibles par tous, pour le malheur de certains...

      La plume est une arme dangereuse entre les doigts de personnes maniant la langue avec autant d'agilité. Quand Tachan décide d’embellir les femmes, chaque mot les projette au sommet de la pyramide humaine! En revanche, quand lui vient l'idée de rabaisser chasseurs, curés, politiciens et toute personnes de sexe masculin, l'effet inverse est produit... Parfois de façon un peu trop explicite...

      L'accompagnement sonore est parfois très travaillé, coloré de musique tzigane, classique (le violon), parfois assez synthétisée (la chasse), et souvent assez sobre (surtout en live), mais un gros travaille d'ambiance fait de sorte à collé un maximum au texte est toujours ressenti. Notamment sur le plan vocale. L'intonation prise est toujours en harmonie parfaite avec l'instrumentation ainsi que les paroles des chansons. De cynique à enragée, en passant par désespérée.

     Quand Tachan quitte les studios, ce n'est pas pour remplir de grands-zéniths non! L'Olympia tout au plus... Mais son nom reste suffisamment connu pour faire remplir chaque théâtres dans lequel il passe (théâtres qui se vident sans-doute au cours du spectacle)... Quand à Aurillac même, en période d'élections, il crache sa haine envers les politiciens, demandant même à ceux présents de quitter la salle à l'aide de mot plus ou mois polis, on peut céder qu'il "cherche la merde"... En revanche quand à la fin du spectacle il fait hurler à ses fans "faites une pipe à pépé", on peut presque dire qu'il frôle l'artiste grand public (Ahah)! On notera tout de même qu'avec un simple pianiste, un léger habillage de lumière, une chemise blanche ainsi qu'un timbre grave il fait lever des foules qui n'ont dans la majorité jamais entendue son nom.

      Tachan entre dans la provocation. C'est un fait. Mais la violence de ses textes n'est en aucun cas gratuite. Chaque cause défendue à ses raisons de l'être, et chaque argument donné devrait avoir le mérite d'être entendue. "J'ai pas vécu" retrace une partie de la vie du poète. Et malgré la présence de phrases ou bout de phrases comme "religion de mon cul", "l’abbaye la pédale" et autre, on imagine difficilement comment une colère si bien retransmise en musique pourrait être plus justifiée. Chaque notes de piano, sèche et froide se mêlant à la voix usée, au ton acerbe du chanteur nous retransmet un excès de rage contenu en lui et nous laisse à penser que tout ce qui peut être lié à la religion est une affreuse erreur des hommes.


      N'importe quel amateur de musique, peu importe le domaine, se doit donc de trouver le courage d'écouter ne serait-ce qu'une seule des œuvres de cet immense artiste, qui malgré son nom devenant méconnu, et sa rupture (récente) avec la scène reste et restera un poète et artiste, majeur de la chanson française.


               TCHOU

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