vendredi 20 janvier 2012

l'an demain

    Contrairement à bon nombre de personnes de mon âge, je suis un « adepte en transe » de la chanson française. Les têtes raides entrent (entre autres) dans cette catégorie de musique.

     Leur univers d’ordinaire coloré, autant sur le plan musical que lyrique, s’est assombri en 2010 où ils ont réussi à briser leur style exceptionnel, pour le transformer en défouloir artistique dans lequel ils parviennent aisément à mêler textes et mélodies de façon plutôt harmonieuse. Qu'on aime ou non « l’an demain », album s’ouvrant sûr une chanson du même nom, nous transmet, dès les dix premières secondes, des émotions mélancoliques voir effrayantes. Les enchaînements se font tous seuls, avec à chaque nouvelle piste des découvertes aussi originales qu’agréables, comme la chanson « Fulgurance » qui à l’aide d’une distorsion doublée de réverbération nous emmène au-delà des flammes, dans un enfer poétique et accrochant.




    L’album nous offre même une surprise que je vais gâcher à tous ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de l’écouter. Jeanne Moreau, à la voix toujours plus clopée mélangée à celle d’Olivier, participe pour 3 minutes 33, et nous donne une approche de la mort différente de celle vue par le commun des mortels, loin d’être effrayante, proche d’être attirante : « Emma ». On ressent instinctivement que "la faucheuse" ne fait pas grande impression à ces deux immenses artistes.


    On quitte aussi cette ambiance un poil glauque, avec de grands coups de chef, comme « So free », qui ridiculise avec grâce tous ces pseudos-artistes qui renient leur langue, en pensant, avec la source anglo-saxonne, pouvoir bâcler leurs textes et signer plus facilement. Chanson qu’on peut définir par un anglais assez limite, un accent volontairement affreux, un texte critique et drôle sur une liberté copié sur le model américain, et qui est par la même quasi inexistante..


    Le dernier titre est sans doute le plus original : Enduit d’un groove serré ainsi que d’un duo basse, batterie très présent, « Je voudrais » vous renvoies à la gueule des vérités terribles sur la vie d’un SDF et entraine des envies de révoltes à chaque slap et coup de caisse clair. Rythme déchaîné aux allures funky, le refrain est juste éclatant (même dans le sens littéral du terme) et mis en valeur à merveille à côté du couplet, lui beaucoup plus vide, mais néanmoins tout aussi fascinant.  Le solo ou cette même disto définie dans le 2eme paragraphe est présente, réunit le groove et l’énergie présente aux moments différents de la chanson.



    Cet album est donc transcendantal, et il restera à mon goût le deuxième meilleur de 2011, après « supplément de mensonge ».



        TCHOU!

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